Interview

Interview mit Philippe Jeanneret: «Comme une partie d’échecs dont on ne connaît la cadence qu’à la fin»

Philippe Jeanneret a succédé le printemps dernier à Patrice Delpin à la présidence du Club d’échecs de Genève. Le «Monsieur Météo» de la Télévision suisse romande avait déjà exercé un mandat durant dix ans peu après son entrée au club au milieu des années 90, avant d’en rester le vice-président. «Mes nouveaux débuts à la tête du club sont tombés sur l’année du Covid», relève-t-il. Ainsi, le club d’échecs de Genève n’a pas pu défendre son titre de champion suisse par équipes. Mais qu’en sera-t-il l’an prochain? L’avenir demeure totalement incertain et le spécialiste météo craint que le Covid ne devienne une maladie saisonnière. 

«RSE»: Quels sont les trois mots qui vous viennent spontanément à l’esprit lorsque l’on évoque le sport échecs et la situation de votre club en ce moment? 

Philippe Jeanneret: D’abord l’incertitude. J’ai l’impression de m’être lancé dans un match d’échecs interminable, mais dont on ne connaît la cadence qu’à la fin de la partie. Ensuite l’espoir. Tout ça finira bien par passer. Et bien entendu la patience. On n’a pas le choix… 

Après le confinement national de mars dernier, votre club doit à nouveau cesser ses activités au local durant plusieurs mois. Avez-vous proposé des entraînements ou des tournois en ligne à vos membres durant ces périodes?

 Oui, surtout pour les jeunes. Nous avons proposé des cours et des entraînements sous la forme de Masterclass avec Gilles Mirallès, ainsi que des tournois en ligne tous les samedis. Cela a plutôt bien fonctionné. Mais les nouveaux ont de la peine à crocher en ligne, ils ont besoin d’un accompagnement en présentiel pour progresser.

Nous avons 70 juniors dans notre club cette année et nous souhaitons maintenir pour eux une certaine activité.

Votre club est-il inscrit à la Swiss Team Battle?

Non, pas encore. Mais ça pourrait venir. Il faut simplement trouver un coordinateur et nous lancerons des équipes. Je trouve la formule très intéressante, avec ces promotions et ces relégations fréquentes. On part de tout en bas et il est possible de grimper très vite dans les ligues.

Quelles sont les chances et les limites des échecs en ligne?

Il faut une bonne connaissance du jeu d’échecs et une habitude des parties en ligne. Les débutants et les personnes âgées ont plus de problèmes avec les échecs sur internet. Mais pas tous! Nous avons un membre âgé de 90 ans qui s’y est mis! Cela dit, nous avons bien quelques seniors qui jouent en ligne mais la plupart ne sont pas à l’aise avec ces moyens techniques, ou tout simplement pas connectés pour certains.

Et en-dehors des échecs en ligne, avez-vous pu assurer des contacts réguliers avec vos membres?

Pas pendant les «semi-confinements». Cet été nous avons proposé de nombreux stages d’échecs qui ont été bien suivis par les jeunes, car nous avons remarqué que les gens partaient peu en vacances en raison du Covid. Il faut dire aussi que Genève est un canton très touché par la pandémie en raison notamment de sa densité de population (comme tout le bassin lémanique) et de sa situation de carrefour international. Il est même le canton le plus touché actuellement en Suisse! En septembre, nous avons réussi à placer les trois dernières rondes de notre Open. Actuellement nos cours se poursuivent, mais en les adaptant à la situation: seulement 4 adultes et un moniteur dans le même local. Malheureusement, l’absence de rencontres peut provoquer une forme de désagrégation des clubs.

Lisez l'interview complète avec Philippe Jeanneret dans «RSE» 6/20! 

Philippe Jeanneret: «Je n’ai pas enregistré de démissions. Mais il faudra attendre la fin de l’année pour faire le point.»