Generation CHess: Le nombre de membres du Club d’échecs de Nyon augmente depuis 25 ans – Devenir une composante essentielle de la vie sociale locale

par Bernard Bovigny

Bildlegende Tournoi dans le grand centre commercial de Signy: «Les spectateurs sont continuellement en mouvement. Ils vont faire leurs courses, regardent 15 minutes, puis rentrent chez eux.»

beb - Un des éléments essentiels du projet Generation CHess lancé cette année par la Fédération Suisse des Échecs pour augmenter le nombre de membres est la présence des échecs dans l’espace public. Chaque année, le club d’échecs de Nyon attire près de 200 participant(e)s pour un tournoi dans le grand centre commercial de Signy.

Grâce à cette visibilité, à de nombreuses autres initiatives et à son engagement auprès des juniors, le club enregistre chaque année de nouvelles arrivées, souligne le président David Lugeon.

Le nombre de membres diminue depuis une dizaine d’années à la FSE. Et au club de Nyon?

David Lugeon: Depuis 25 ans, le nombre de membres ne cesse au contraire d'augmenter. Chez les jeunes, une véritable structure s'est mise en place, qui permet d'accueillir tous ceux qui le souhaitent. Le covid a par ailleurs «dopé» les arrivées. Chez les actifs, on est passé d'une seule équipe de CSE il y a 25 ans à 12 équipes de CSG et CSE actuellement, plus les équipes engagées en Coupe du Léman en temps normal (sauf cette année). Nyon a trouvé sa force dans la convivialité et met grandement l'accent sur les matchs par équipes.

Le Club de Nyon n’a pas attendu Generation Chess pour faire connaître les échecs dans l’espace public …

Non effectivement. Nous sommes très souvent dans l'espace public. Il ne s'agit de loin pas que du tournoi de Signy. Nous avons souvent été présents dans les fêtes de quartier, dans les kermesses, et même récemment dans les marchés à Nyon.

Combien de participant(e)s, d’accompagnants et de spectateurs attire le tournoi de Signy?

206 participants cette année et on a dû refuser une vingtaine de personnes le samedi, dont des enfants, ce qui nous a fait mal au ventre. Les accompagnants doivent être une quinzaine je pense, avec beaucoup de parents qui viennent aussi. Les spectateurs sont continuellement en mouvement. Ils vont faire leurs courses, regardent 15 minutes, puis rentrent chez eux. Il est donc impossible de les estimer, mais il y en a continuellement durant toute la journée.

Ce succès a-t-il un impact sur la venue de nouveaux membres?

Oui, chaque année.

Avez-vous d’autres initiatives pour faire venir les gens devant un échiquier?

Oui. Elles sont très variables. Nous essayons de suivre les initiatives des autorités destinées à donner de la vie à certains espaces publics. Le marché de printemps par exemple. Cet été, la commune désire dynamiser la fameuse place des Marronniers, superbe place avec les colonnes romaines, carte postale de Nyon. Nous y serons ainsi tous les jeudis. Nous répondons également à la fête du Sport, événement annuel, en ayant un stand toute la journée. Nous participons à divers passeports-vacances, ce qui nous amène aussi des jeunes.

Le confinement, les mesures sanitaires et la série Netflix «Le Jeu de la dame» ont incité de nombreux jeunes et adultes à jouer aux échecs sur internet. Avez-vous pu profiter de cet engouement?

Absolument. Mais contrairement à beaucoup de clubs, nous n'avons pas mis l'accent sur le net, à part dans les quelques premiers mois. Notre force réside dans le présentiel: se voir, jouer, rire ensemble, et pas seulement se planter devant l'écran. A Nyon, on aime se voir. Dès que les restrictions se sont allégées, nous avons toujours suivi les prescriptions en donnant petit à petit la possibilité de nous retrouver, surtout pour les jeunes. Le nombre de membres a alors considérablement augmenté, avec de «bons problèmes» d'organisation.

Quels conseils donneriez-vous à un club qui assiste à une diminution du nombre de membres?

De s'impliquer à fond dans tous les événements de la vie publique de sa commune. Il faut une identité; il faut qu'on reconnaisse le club comme une composante essentielle de la vie sociale locale. Mais il faut pour cela une équipe fidèle de bénévoles. Je conseille aussi de privilégier au maximum les compétitions par équipes, et d'en profiter pour organiser des repas d'après-matchs. C'est ça, la vraie vie de club, les vrais souvenirs, les «copains de club».

« « « « « Retour